1857
Mathurin DANO, né à Plaudren d’une mère veuve et d’un beau-père le nourrissant par la trappe de l’étable, illettré, quitte le cocon familial à l’âge de 12 ans bien décidé à changer sa destinée.
Recueilli par les ouvriers construisant la ligne de chemin de fer, ceux-ci l’embauchèrent sans se poser de questions à faire chauffer la gamelle.
1885
La voie ferrée trace la sienne, Mathurin DANO apprend le métier sur les voies et devient trimardeur. Avançant avec ce nouveau réseau de communication, il œuvre alors sur les piles du pont Saint-André-de-Cubzac sur la Dordogne dans l’Hérault et en Tunisie.
Arrivé en Normandie, il participe à la construction des piles du viaduc de la Souleuvre près du Bény-Bocage pour en finir de la sous-traitance avec Eiffel.
1898
Mathurin DANO s’établi à Carville pour y créer son entreprise. François DANO, son fils, après avoir obtenu son certificat d’étude, devient homme à tout faire à Cherbourg chez un Pharmacien. Embauché ensuite dans un office notarial pour sa belle plume, il décide de changer de vie, être enfermé ne lui convenant guère.
Il annonça alors à son père son choix de faire maçon et commence comme mousse pour approvisionner à l’échelle, avec cossard sur les épaules. Il apprend le métier sur le tas par volonté et observation ; les anciens ne transmettent pas, il faut savoir en vouloir.
1910
Accompagnant son père jusqu’au décès de ce dernier, François DANO, alors âgé de 20 ans, liquide l’entreprise pour faire son service militaire par l’intermédiaire de sa tante lingère aux casernes de la Bourdonnaye à Vannes.
Après 2 années de service, il est embauché comme chef de chantier rue Olivier de Clisson à Vannes à l’entreprise Klehenz.
2 ans plus tard : 1ère guerre mondiale. Engagé du début à la fin, 3 blessures par balle et une fin prisonnière en Pologne, il revient plus déterminé que jamais à prendre son destin en main. Il ressuscite l’entreprise à Vannes au champ Gauchard (aujourd’hui rue des 4 Frères Crapel à Vannes), il a alors 4 à 5 salariés.
1938
Son fils DANO Francis le rejoint, il apprend très vite le concept : « qui n’avance pas, recule ». Il se spécialise en restauration de façade, réalisation de sols en carreaux de ciment et en granito (Terrazzo), préfabrication de marches d’escaliers, polissage et ciment teinté.
Il s’engage volontaire à la deuxième guerre mondiale à 18 ans. A son retour il modernise l’entreprise par l’acquisition de camions achetés au surplus Américain à l’issu de la guerre : fini la charrette à bras!
1957
Francis DANO reprend l’entreprise, s’imposant contre la volonté de son père qui voulait continuer. Il restaurera de nombreuses façades comme la quincaillerie MAUPIN 4 rue des Chanoines/Place brûlée à Vannes agrandissant le magasin en supprimant le jardin entre la façade arrière et le rempart sur 1 étage, les façades des 12/15/25 rue des Halles, le 13 rue Saint-Nicolas, créera les bureaux de l’Union des Artisans / Capeb dont il a été président des maçons pendant près de 20 ans, marchant sur les traces de son père.
1968
Bertrand DANO a le virus et intègre l’entreprise à 16 ans auprès de son père. CAP et brevet de maîtrise en poche il se passionne aussi très vite pour le patrimoine.
Entraîné par ce nouveau souffle, Francis DANO développe l’entreprise et une partie des locaux sont expatriés à Saint-Avé. Il se spécialise entre autres dans la réalisation de frangements de murs, travaux de gros œuvre en neuf et rénovation.
Il transforme et ouvre le Rdc de l’ancien café du Nord-Est à l’angle de la rue Saint-Symphorien et de la rue Olivier de Clisson, construit des salles de classes pour l’école Saint-Patern boulevard de la paix, creuse en sous-sol le magasin Le Falher rue des Vierges en un temps record et participa activement aux travaux d’assainissements collectifs sur Vannes.
1980
Francis DANO passe le flambeau à son fils en pleine période trouble et difficile.
Passionné et animé, Bertrand DANO accentuera la spécialisation de l’entreprise dans la restauration du patrimoine ancien. Défendant dur comme fer sa devise qu’« on adapte pas la technique à l’incompétence », il modernisera néanmoins l’entreprise en investissant continuellement dans du matériel performant.
Il comptera notamment dans ses réalisations marquantes l’aménagement du Musée de la Cohue pour la Municipalité de Vannes, la refonte totale de la maison des trois piliers pour l’arrivée de l’Office du Tourisme, la restauration de la chapelle des Carmes et la transformation de nombreux magasins et restaurants comme la Brasserie des Halles, La Villa Valencia (Vannes et sa femme), le Saint-Exupéry ou encore le Moulin du Roy.
2015
C’est génétique… Bertrand DANO transmet la société à son fils Julien DANO qui, après un apprentissage auprès des Compagnons, intègre l’aventure pour sa 5ème génération. L’entreprise familiale perd ses prénoms mais pas son histoire, tout en préservant son savoir-faire l’entreprise DANO se développe et devient entreprise générale du bâtiment. Comptant à présent une dizaine de salariés, elle poursuit ses activités dans la rénovation et la restauration du patrimoine bâti auprès des particuliers et professionnels.
Parmi ses dernières réalisations représentatives : la restauration de l’Hôtel Dondel rue Saint-Vincent, l’hôtel Saint-Georges place Valencia, la restauration de l’ensemble des façades à pans de bois/colombages des 28/30/32/34/36 rue du port.
